Prix Kusama KSM

Désignée sous le code mnémonique KSM, la crypto Kusama est un protocole open source et décentralisé qui a une fonctionnalité très particulière. Il s’agit en effet d’une sorte de blockchain test de Polkadot (DOT). Sur Kusama, les créateurs peuvent y tester leurs projets, avant de les lancer sur le réseau Polkadot. En quelque sorte, la crypto Kusama est un environnement public de pré production à destination des projets Polkadot.

Kusama est fondée en 2016 par les mêmes créateurs que Polkadot, à savoir le Britannique Gavin Wood, le Polonais Peter Czaban et l’Allemand Robert Habermeier. Du trio, c’est surtout l’éminent Gavin Wood qui est la tête d’affiche. Wood est notamment l’un des cofondateurs d’Ethereum (ETH) et a créé le langage de programmation Solidity, utilisé pour développer les applications décentralisées (Decentralised Applications ou dApps) sur Ethereum.

Aujourd’hui, on peut considérer que la crypto Kusama est une sorte de bac à sable pour les développeurs. Ils peuvent y tester leur projet, voir s’ils fonctionnent et, le cas échéant, les lancer sur Polkadot. Toutefois, Kusama permet d’aller bien au-delà du test, puisque le KSM est une véritable cryptomonnaie, échangeable sur toutes les grandes plateformes d’échange. Cette notion de test est bien présente dans les projets. Par exemple, le projet Moonbeam, une plateforme de smart contracts, a d’abord été lancé sur Kusama sous le nom de Moonriver (MOVR) puis en tant que Moonbeam (GMLR) sur Polkadot. Moonriver est donc plutôt réservé aux tests, tandis que Moonbeam est la version « officielle » du projet.

On peut citer d’autres projets comme Altair (AIR) et Centrifuge (CFG) d’une part, et Karura (KAR) et Acala (ACA) d’autre part, qui sont deux plateformes de finance décentralisée (Decentralised Finance ou DeFi). Altair et Karura servent de test respectivement à Centrifuge et Acala. La flexibilité est le maître-mot de la crypto Kusama. En effet, les développeurs ont plus de souplesse pour déployer leur projet, avec notamment des paramètres de gouvernance moins stricts et des modifications qui ne seraient pas permises sur Polkadot.

Par ailleurs, ce test grandeur nature l’est également pour le protocole lui-même. En effet, les mises à jour et mises à niveau de Polkadot sont d’abord testées sur Kusama. Enfin, c’est également le cas pour les fameuses parachains, qui ont d’abord été lancées sur Kusama. Concernant le concept de parachains en lui-même, nous vous renvoyons à notre article consacré à Polkadot, qui en décrit le principe de manière détaillée.

Kusama étant la blockchain test de Polkadot, personne ne sera étonné de savoir que les deux protocoles sont très proches ! C’est plus particulièrement l’architecture de la blockchain qui est identique, avec la présence d’une Relay Chain principale et de chaînes parallèles, les fameuses parachains. Rappelons rapidement la différence entre les deux.

La Relay Chain, c’est la blockchain centrale de Kusama et les réseaux où est finalisé l’ensemble des transactions. Afin de gagner en efficacité, la Relay Chain sépare l’action d’ajouter de nouvelles transactions à celle de valider ces mêmes transactions. C’est ici qu’interviennent les parachains. Elles utilisent les ressources disponibles de la Relay Chain afin de valider les transactions. Ce sont aussi sur les parachains que les projets sont développés.

Le consensus de validation des transactions de Kusama est la preuve d’enjeu (Proof-of-Stake ou PoS). Plus précisément, il s’agit d’une variation du consensus PoS, qui est le Nominated Proof-of-Stake (NPoS). Ce système autorise toute personne à immobiliser ses KSM à travers un smart contract, permettant ainsi de sécuriser les fonds. C’est ce que l’on appelle le staking.

Dans le consensus NPoS, nous avons les validateurs et les nominateurs. Les premiers valident les blocs des parachains et peuvent proposer des changements au sein du réseau. Les seconds sécurisent la Relay Chain en sélectionnant des validateurs de confiance et en déléguant leurs KSM aux validateurs choisis.

Concernant la suite du fonctionnement, il nous semble plus logique de vous présenter les différences entre Kusama et Polkadot. Tout d’abord, comme indiqué en introduction, Kusama est plus flexible que Polkadot. Cela signifie que les évolutions du réseau se font de manière beaucoup plus rapide (15 jours sur Kusama contre 2 mois sur Polkadot). Les projets peuvent être déployés sur Kusama sans avoir été audités, ce qui est impossible sur Polkadot. Le projet est généralement lancé sur Polkadot après avoir été audité en amont et testé sur Kusama.

En outre, il est bien plus aisé de devenir validateur sur Kusama que sur Polkadot, où le minimum de tokens à immobiliser est inférieur. Pour le reste du fonctionnement, qui est identique à Polkadot, vous pouvez ici vous reporter à notre article consacré à Polkadot.

Comme toutes les autres cryptomonnaies, les variations du cours de la crypto Kusama sont causées par l’offre et la demande sur les marchés. Il faut donc suivre l’actualité autour du KSM. C’est notamment les phases de tests des projets déployés sur Kusama qui vont nous intéresser. Il est également important de regarder comment se développe Polkadot, puisque vous avez désormais compris que les deux blockchains sont cousines.

Concernant le prix du KSM, il est plutôt élevé puisqu’il y a relativement peu de tokens en circulation. En revanche, il n’est actuellement pas prévu de limite à l’émission du KSM et une incertitude règne sur son prix à long terme.