Faut-il investir dans un ETF synthétique ?
L’ETF synthétique est un produit boursier qui possède de nombreux atouts pour séduire les investisseurs. Facile à utiliser, peu onéreux, offrant une large gamme d’actifs, accessible, c’est pourtant un produit plus complexe qu’il peut en avoir l’air. Parmi les principales différences, le type de réplication utilisée a une réelle incidence sur les performances et mérite donc toute votre attention. Qu’est-ce que la réplication synthétique, comment fonctionne-t-elle, pourquoi y avoir recours, retrouvez toutes les informations relatives aux ETF synthétiques.
Qu’est-ce qu’un ETF synthétique ?
Avant d’investir en bourse, il est important de comprendre parfaitement le produit choisi. Il est ici nécessaire de comprendre les notions d’ETF et de réplication.
Qu’est-ce qu’un ETF ?
L’ETF (Exchange Traded-Fund), ou tracker, est un fonds indiciel créé par une société de gestion pour reproduire les performances d’un indice de référence. En clair, il s’agit d’un ensemble d’actions de société cotées en bourse qui suit les variations de son « indice pilote », le CAC 40 par exemple, on parle donc d'ETF CAC 40 dans ce cas là.
Le tracker vous permet d’investir en un seul ordre dans des dizaines d’entreprises, vous faisant gagner ainsi un temps précieux : vous diversifiez votre portefeuille en un clic. De plus, l’ETF présente des frais de gestion très bas, entre 0,2 % et 0,4 % en moyenne en raison de la gestion passive.. Toutes ces caractéristiques en font un produit accessible à la plupart des investisseurs qui trouve sa place dans toute sorte de stratégie de gestion de patrimoine.
Et pour reproduire les performances de l’indice de référence, deux types de réplications cohabitent : la réplication physique et la réplication synthétique.
Quelle différence entre une réplication synthétique et une réplication physique ?
Un tracker peut utiliser 3 types de réplication en Europe :
- la réplication physique totale
- la réplication physique échantillonnée, ou partielle
- la réplication synthétique, ou indirecte
La réplication physique totale consiste pour la société de gestion à acquérir la totalité des actifs (ex: actions) d’un indice de référence dans les mêmes proportions. Elle est dite échantillonnée ou partielle lorsque l’ETF possède seulement une fraction des actifs. Elle est généralement mise en place quand le nombre de titres à suivre est trop important ou que certains sont trop illiquides. La société de gestion procède alors à une sélection de titres au sein de l’indice afin d’optimiser le coût et/ou la liquidité de l’ETF, tout en restant le plus proche possible de la performance attendue.
La réplication synthétique, ou indirecte, est plus complexe dans le sens où la société de gestion va utiliser une méthode différente pour composer son ETF. Ainsi, le tracker à réplication synthétique va pouvoir acheter les actifs de l’indice de référence et les échanger contre la performance d’un autre panier d'actions. Pour cela, la société de gestion utilise un « swap », un échange, avec un autre acteur financier, appelé contrepartie, une banque d’investissement ou sa banque-mère en général. C’est ce tiers qui détient physiquement les titres qui ne font pas partie de l’indice de référence et s’engage à en fournir la performance à l’ETF, en échange d’une rémunération.
La principale différence entre une réplication synthétique et une réplication physique réside donc dans la manière dont est composé le tracker.
Comment fonctionne un ETF synthétique ?
Le fonctionnement de l’ETF synthétique est très simple : lorsque la performance du benchmark (ou indice de référence) du swap est supérieure à celle des actifs physiquement détenus par la société de gestion, la contrepartie doit payer la différence de performance à cette dernière. Dans les faits, l’ETF achète plus d’actifs physiques.
À l’inverse, si la performance de l’indice du benchmark est inférieure à celle des actifs physiques, c’est l’ETF qui doit de l’argent à la contrepartie. Il vend donc des actifs physiques et paye le détenteur du swap.
Quelle est l’utilité d’un ETF synthétique ?
L’ETF PEA représente un avantage majeur pour les PEA (Plan Epargne en Actions) car il permet de contourner la législation imposant de détenir uniquement des titres européens dans ce type de livret. Ainsi, le swap offre la possibilité d’investir partiellement dans des actifs hors Europe.
Le tracker Lyxor S&P 500 UCITS ETF est un exemple parfait de ce que vous apporte la réplication synthétique. La société de gestion, ici Lyxor, achète physiquement des actifs européens à hauteur de 75 % pour respecter les critères d’éligibilité du PEA. Elle va ensuite échanger, grâce au swap, son panier d’actions contre la performance d’actions américaines du S&P 500 que détient la contrepartie. C'est actuellement la a seule solution afin d'investir un ETF SP500 via son PEA.
Voici le panier d’actifs que détient physiquement Lyxor :
Et le panier contre lequel il est échangé :
Source: Lyxor
L’ETF synthétique PEA vous permet ainsi de détenir indirectement des actifs sur le marché américain tout en profitant des avantages offerts par le livret d’épargne en actions.
Quels risques pour l’ETF synthétique ?
Qu’il s’agisse d’un ETF physique ou synthétique, cela reste un produit boursier qui par nature est risqué. Il est pas adapté pour servir de support à votre épargne de précaution. Toutefois, le tracker synthétique présente des risques qui lui sont propres. Le principal est de trop s’éloigner des performances de l’indice de référence puisqu’il dépend en partie des performances du swap.
Ce n’est pourtant pas le seul risque qui peut inquiéter les investisseurs. Que se passe-t-il en cas de faillite de la contrepartie ou encore de l’émetteur ?
La faillite de la contrepartie
Le risque de contrepartie, c’est-à-dire de faillite du tiers détenteur du swap est une inquiétude qui revient souvent chez les investisseurs. D’une part, les contreparties ont fait de gros efforts pour améliorer la transparence des swap, il est ainsi relativement facile de trouver les informations le concernant (actifs détenus, valeur, identité de la contrepartie, mode d’ajustement, etc.).
D’autre part, cet événement n’a pas de grosses conséquences sur l’investisseur dans le sens où, en général, la société de gestion prévoit plusieurs contreparties pour limiter ce risque. Il n’est pas rare que les ajustements soient faits quotidiennement pour coller au mieux à la performance de l’indice de référence.
De plus, dans le cas où aucune contrepartie ne serait plus en capacité de réaliser le swap, votre ETF ne disparaît pas : il suivra tout simplement les actifs qu’il détient physiquement. Il devient alors un simple ETF européen.
Enfin, les règles européennes (UCITS) limitent ces risques car la valeur du swap est limitée à 10 %. Ainsi, les pertes maximales ne peuvent être supérieures à ce pourcentage. Concrètement, la performance entre le benchmark du swap et celle du panier d’actifs ne doit jamais être supérieure à 10 % et la contrepartie ne doit jamais plus de 10 % de l’actif du fonds.
La faillite de l’émetteur
Ce risque est relativement faible puisque l’émetteur de l’ETF est souvent une filiale des grands groupes bancaires (Crédit Agricole et BNP Paribas pour Amundi, Société Générale pour Lyxor, etc.). Les sociétés de gestion ont peu de chances de faire faillite du jour au lendemain.
De plus, un ETF possède une identité juridique propre, complètement indépendante de celle de l’émetteur. Ainsi, la faillite de ce dernier n’entraîne pas la fermeture du tracker synthétique ou physique. Enfin, les titres sont gardés chez des « conservateurs », les "fund custodian", qui sont de grandes institutions financières.
Questions fréquentes sur les ETF synthétiques
Comment un ETF US sur la bourse américaine peut suivre un indice US à Paris ?
Les différents horaires d’ouverture des bourses américaines et européennes ne permettent pas de suivre les performances de chaque indice en temps réel. Des corrections sont donc apportées chaque jour après la fermeture de la bourse de Paris. De même, le marché des futures permet d’avoir une visibilité des tendances du marché américain.
L’ETF réplication synthétique est-il plus risqué que l’ETF physique ?
De manière générale, les différents observateurs de la bourse, tels que l’AMF, l’EDHEC Risk Institute ou encore Morningstar ne considèrent pas que le tracker à réplication synthétique présente plus de risques que le tracker à réplication physique. Ils fonctionnent simplement différemment et permettent d’offrir une très grande variété d’actifs.
Quels sont les meilleurs ETF synthétiques ?
Il est difficile de répondre à cette question car le meilleur ETF synthétique de l’un ne sera pas celui de l’autre. Toutefois, certains produits apportent une belle diversité à votre portefeuille et affichent de belles performances : Lyxor PEA MSCI WORLD, éligible au PEA, Lyxor SP 500 PEA (éligible au PEA), Amundi PEA MSCI Emerging Market (éligible au PEA), Amundi Stoxx Europe 50, SPDR MSCI ACWI.
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